René Sédillot, qui a naguère survolé les millénaires et les siècles de l'histoire du monde, de l'histoire de l'Europe, de l'histoire de la France a fait ici une synthèse des deux phénomènes qui, en quelques années, a révolutionné le monde : la fin des Empires coloniaux et celle de l'Empire soviétique. Tout d'abord, le rétrécissement de l'Europe occidentale, qui a perdu les domaines coloniaux dont elle était si fière : l'Angleterre a renoncé à l'Inde – et à bien d'autres possessions -, la France à l'Afrique et à l'Indochine, la Belgique au Congo, la Hollande à l'Insulinde, le Portugal aux territoires d'outre-mer qui avaient, jadis, fait sa gloire. Ensuite, l'univers communiste s'est brusquement déchiré. L'Union soviétique a dû abandonner ses satellites, de la Pologne à la Roumanie, de la Hongrie à la Tchécoslovaquie, pour ensuite se décomposer elle-même. Il a suffi de quelques lustres pour que l'Occident abandonne ses possessions d'outre-mer, et de quelques semestres pour que l'Orient communiste chavire. Cette double décolonisation donne à la planète un visage nouveau.