Depuis une dizaine d'années, le thème de l'économie « non officielle » (ou « parallèle », « cachée », « informelle », etc.) suscite un intérêt croissant chez les économistes du monde entier, soulevant de multiples questions. Comment définir l'économie non officielle ? Peut-on la mesurer ? Que valent les discours alarmistes sur la baisse du taux de croissance, si l'économie non officielle représente 10 à 20 % des activités officielles, voire plus dans certains pays ?C'est pour pouvoir répondre à de telles questions, qu'Édith Archambault et Xavier Greffe ont réuni et présenté, dans ce livre, les contributions de certains des meilleurs spécialistes internationaux du sujet. Permettant de faire le point sur des débats et travaux actuels sur l'économie non officielle, cet ensemble original aborde le problème dans toute sa diversité, à partir d'études théoriques et empiriques menées sur les économies du Nord, de l'Est et du Sud.Édith Archambault et Xavier Greffe montrent comment cette diversité invite à parler d'économies non officielles, plutôt que d'une économie non officielle, tant la confusion entre l'informel et l'illégal paraît ambiguë. Ils montrent également, que l'analyse de ces phénomènes comme une « contre-économie », n'est pas aussi prometteuse qu'on le pense, et qu'il est préférable de réarticuler l'analyse des économies non officielles à celle de l'économie officielle. Loin de constituer un échec, ces conclusions prouvent, au contraire, que raisonner sur l'économie non officielle, c'est aussi une manière, non officielle, de faire de l'économie.Contributions de Jay I. Gershuny (Université de Sussex), Raffaele de Grazia (BIT Genève), Peter Reuter (Rand Corporation), Johannes Berger (Université de Bielefeld), Sandra Wallman (London School of Economics), Gérard Duchêne (Université de Paris I), Irena Grosfeld et Aleksander Smolar (EHESS), Peter Galasi (Université de Budapest), Philippe Hugon (Université de Paris X - Nanterre), Mohamed Benissad (Université d'Alger), Hugo Lopez Castano, Marta Luz Henao et Olivia Sierra (Université de Medellin).