En Chine, la réduction permanente des trois grandes différences entre ouvriers et paysans, ville et campagne, travail manuel et travail intellectuel, est l'objectif essentiel de la construction du socialisme. Cette voie de développement montre le rôle essentiel de la superstructure dans la transition, et fait - de l'homme - l'agent conscient des transformations économiques.Suivant de près la réalité chinoise, cet ouvrage nous livre quelques enseignements. L'auteur insiste particulièrement sur le rôle et la place du Parti communiste dans la transition socialiste, et critique toute conception, qui tendrait à le considérer comme un bloc, regroupant une « élite révolutionnaire » à l'abri de la lutte de classes. Par des exemples vivants, il illustre l'existence de lignes politiques contradictoires au sein du Parti.Privilégiant l'analyse du secteur rural, Patrick Tissier montre l'originalité des transformations entreprises avec l'industrialisation des campagnes, et met en évidence - par là même - un des points faibles de la stratégie soviétique : l'exploitation de la paysannerie.Complété par un texte peu connu de Mao Tsé-toung, de 1958, ce livre permet une meilleure compréhension des luttes passées — et à venir — pour l'édification du socialisme, édification qui ne peut être réalisée que si le prolétariat exerce sa dictature pendant toute la période historique du passage au communisme.