Aujourd'hui, la Révolution est loin et le Mur est tombé. Les comptes se règlent, y compris ceux qui avaient été ouverts à l'époque héroïque, celle de la Résistance... Katia, militante communiste de longue date, qui a assumé d'importantes responsabilités à Cuba et en R.D.A., est revenue s'installer en France avec son mari, Sylvain Drépoix, et leur fille Carole. Elle se sait très malade, et n'a plus que peu de temps à vivre. L'heure du bilan est arrivée. Sylvain meurt de noyade. Suicide ou crime ? Ce n'est pas à Katia qu'un gendarme vient annoncer la nouvelle, mais à Simon, un avocat parisien, grand bourgeois et séducteur de toujours. Simon, tout au long d'un destin secoué d'événements tragiques, est resté pour Katia l'homme de sa vie. Par fidélité au passé, et aussi par tendresse pour Carole sa filleule, Simon va se lancer dans une étrange enquête, jalonnée de morts dramatiques, où resurgiront des histoires d'espionnage d'une époque révolue. Pour Katia, comme pour Simon, le règlement des comptes n'est pas seulement politique. Au fur et à mesure que se dénouent les fils obscurs d'une intrigue troublante, s'impose clairement la vraie nature des forces qui ont agité l'existence de ces personnages : l'amour, la haine, l'amitié, le mensonge... Bref, un solde d'ordre affectif, avant tout. Et rien ne dit, rien ne prouve a priori, qu'au crépuscule des credos idéologiques, ce solde fût négatif. Voilà pourquoi Quatre jours en novembre échappe aux classifications romanesques du roman noir, ou du roman politique. Le talent de Pierre Daix est, ici, de montrer que, parfois, un faux roman policier peut cacher un vrai roman d'amour.