Édouard, pitoyable retraité, trouve pour seuls dérivatifs à une morne existence, les livres pornographiques du supermarché où l'envoie régulièrement son acariâtre épouse. Le jour où il achète Le dévergondage de Clotilde, l'innocente héroïne de l'histoire, débauchée par des pervers, s'empare de son imagination. Dès lors, elle est partout : la petite voleuse du supermarché, c'est elle, l'allumeuse du parking municipal, c'est elle, et le vieil homme, possédé, laisse aller son corps et son esprit à de minables fantasmes, à de misérables débordements, tandis que la violence de ses sentiments pour Clotilde l'entraîne vers la folie. La plus pauvre des pornographies serait-elle donc le seul chemin, menant les malheureux de ce monde à l'illusion du bonheur et de la jouissance ? Un constat désespéré, où la crudité nue des situations, dénonce la plus criante des injustices faites à l'homme : l'absence d'amour.