Louis Panassié, né en 1934, fils aîné du critique et historien de jazz Hugues Panassié, est aveyronnais. Caméra en main, un tour d’Afrique en « Harley Davidson » (1956) et une épopée asiatique, puis la Grèce, Ceylan, le Mexique. Le tournant de sa carrière, une fête inoubliable de couleurs et de musique, un grand moment de vérité aussi, grâce à la simplicité et l’intensité des images, est un véritable monument consacré au jazz (L’aventure du jazz, 1969-1972). En 1973, un nouveau film sur la Grèce « profonde » prendra le contre-pied du premier. Louis Panassié dit volontiers qu’il se reconnaît surtout dans ses deux derniers films. Mais il est certain que L’âme corse est pour lui une nouvelle étape. Laurent Verdeaux, né à Paris, en 1943, est corrézien. Attiré très tôt par les disciplines artistiques. Diplômé de l’École spéciale d’architecture en 1971. Deux autres passions : le jazz et... le ballon ovale. Rencontre Hugues Panassié en 1962, et participe aux premiers de ses célèbres « stages de jazz ». Profite des loisirs que lui laissent ses études et le travail « sur le tas » chez des architectes parisiens, pour écrire une histoire du jazz (en collaboration avec Pascale, sa femme), organiser des séances d’enregistrement, apprendre la trompette et faire deux disques au sein d’un grand orchestre. Auteur d’une thèse approfondie sur l’habitat sous-marin (pour lequel il avait choisi le site... des bouches de Bonifacio). De retour d’Amérique avec les premières bobines de L’aventure du jazz, Louis Panassié a demandé à un amateur de jazz, ami de son père, de venir prêter l’oreille au mixage... Empêché au dernier moment, l’ami se fait remplacer par Laurent Verdeaux, libre par hasard ce soir-là : la collaboration est d’emblée fructueuse. Elle sera durable : la réalisation et la promotion du film, des disques Jazz odyssey, des longs métrages suivants en sont le fruit. Comme le livre que vous allez découvrir. L’âme corse est, avant tout, la synthèse de centaines d’heures de conversations passionnantes, souvent inattendues, faisant intervenir des Corses provenant des horizons les plus divers. Avec constance et chaleur, Louis Panassié a su se mettre à l’écoute de ses interlocuteurs, s’attirer leur sympathie : la plupart se sont réellement livrés tels qu’en eux-mêmes, tout au long de ces bandes magnétiques. Restait à en faire un livre : ce fut le rôle de son compère. Certains Corses considèrent, à l’instar du journaliste Jean-Baptiste Cianfarani, que leur île « n’a pas besoin d’être expliquée ni comprise ». Les auteurs étaient de l’avis contraire. Ont-ils eu raison ?