La question du «bien mourir» dans les sociétés modernes déborde de beaucoup celle de l’euthanasie. Pour l’éthicien Hubert Doucet, les vifs débats en cours dans le monde sur le droit à la mort pourraient même être l’arbre qui cache la forêt. D’une part, notre médecine toujours plus technique, puissante et ambitieuse se trouve désarmée devant les épreuves existentielles qu’elle crée. D’autre part, pour plusieurs malades et personnes âgées, une véritable mort sociale est le prélude à la mort biologique parfois réclamée. Les soins palliatifs, peu développés, forment un corps étranger et fragile dans cet univers. Que penser alors de l’actuel courant de médicalisation de la mort ? Ancrant sa réflexion dans les récents développements au Canada et en France, l’auteur nous convie à la solidarité devant un horizon commun à humaniser.Un point de vue éclairant sur un débat qui divise partisans et opposants de l’euthanasie. Une réflexion sur l’instauration en France du droit à une sédation profonde et continue en fin de vie, mais qui n’autorise ni l’euthanasie ni le suicide assisté.Éthicien de renom, Hubert Doucet a été directeur des programmes de bioéthique de l’Université de Montréal et a participé à la mise sur pied de plusieurs comités d’éthique dans les hôpitaux universitaires et autres. Il siège au Comité scientifique de l’Institut national d’excellence en santé et en services sociaux du Québec, au Comité national d’éthique sur le vieillissement et à l’Observatoire Vieillissement et Société.