Il peut paraître surprenant d’accoler les deux termes « Résistance » et « Dissuasion » à une époque, la Seconde Guerre mondiale, où la dissuasion nucléaire française n’existait pas encore. Toutefois, les racines de celle-ci remontent bien à ce conflit, comme en témoignent le caractère pionnier des travaux scientifiques de Frédéric Joliot et de son équipe au Collège de France, ainsi que le rôle clé joué par les atomiciens de la France libre. Une leçon essentielle s’imposa à l’issue de la guerre : l’existence de la France en tant que pays libre ne va pas de soi. C’est dans cet « esprit de Résistance » que se poursuit l’aventure atomique française, avec, à l’initiative du général de Gaulle, la création du Commissariat à l’énergie atomique (CEA) en 1945, puis, sous la IVe République, le lancement secret du programme nucléaire militaire, jusqu’à la consécration de la dissuasion nucléaire sous la Ve République. Aujourd’hui encore, la dissuasion nucléaire demeure la garantie ultime de la sécurité, de la protection et de l’indépendance de la France. C’est ce lien entre Résistance et Dissuasion, d’hier à aujourd’hui, qu’examine cet ouvrage, à la rencontre de l’histoire et de la géopolitique, avec le témoignage de grands acteurs de la politique de dissuasion nucléaire française. Sous la direction de Céline Jurgensen et Dominique Mongin Céline Jurgensen est diplomate. Elle a occupé divers postes au ministère des Affaires étrangères, au ministère des Armées et au CEA. Elle enseigne à l’École normale supérieure (Ulm), au sein du Centre interdisciplinaire d’études sur le nucléaire et la stratégie. Dominique Mongin est docteur en histoire. Il enseigne à l’École normale supérieure (Ulm), au sein du Centre interdisciplinaire d’études sur le nucléaire et la stratégie, ainsi qu’au département Hautes Études internationales de l’Inalco.