Ce qui a fait, au long des siècles passés, le succès de la famille, au point qu’on aurait pu penser qu’il s’agissait d’une réalité immuable qui ne souffrait que quelques déboires, semble s’effriter.La pression sociale, avec toutes ses contraintes et ses faux semblants a, de tout temps, été un facteur de stabilité de la famille. Les sociétés l’ont bien compris et ont reconnu dans le mariage et la famille une institution à soutenir et à protéger positivement.Les temps modernes, sous l’influence du christianisme, ont magnifié un autre choix : celui d’un mariage d’amour pleinement consenti et intensément vécu, y compris en ayant donné naissance à des enfants aujourd’hui eux aussi désirés et choisis. Mais une telle union ne risque-t-elle pas, comme on le voit couramment d’être rapidement remise en cause lorsque le cœur n’y est plus ou ne semble plus y être, passagèrement ou durablement.Il y a là une tension qui perdure à travers les époques : d’une part une institution dominée par les règles de la vie sociale et d’autre part un groupe humain issu du vouloir apparemment libre de deux personnes mues par un amour mutuel. Plus profondément la question s’élargit : La famille est-elle donc une construction de l’esprit, c’est-à-dire une invention culturelle ou n’est-elle pas plutôt une réalité naturelle ? Ou alors, la famille est-elle une création humaine ou le fruit d’un dessein divin ?