Poète, romancier, René Depestre est l’une des figures les plus originales de l’avant-garde artistique et intellectuelle de l’après-guerre. Sa vie suit les chaos de l’histoire et en épouse un temps les espoirs : à Paris, il rencontre André Breton, Louis Aragon et les surréalistes, et débat avec le représentant du mouvement de la négritude, Aimé Césaire ; en Tchécoslovaquie, il se lie d’amitié avec Pablo Neruda ; à Cuba, il s’engage auprès de Che Guevara et soutient le régime de Castro. C’est toute l’effervescence de cette vie d’engagements, et de désillusions aussi, que restitue ce livre. Il revient sur les grandes questions de la décolonisation et de la négritude. René Depestre, qui se définit lui-même comme « Haïtien errant », entend dépasser les séparations raciales, qui sont autant de pièges où s’appauvrit la diversité des cultures et des corps. « Porter tendrement sa couleur de peau », cette paix ne s’obtient que si l’on sait conjuguer la force de l’art et l’ardeur de l’action. Texte établi par Jean-Luc Bonniol. René Depestre est poète, romancier et essayiste. Il a publié de nombreux recueils de poésies, dont Étincelles. Il a travaillé au secrétariat de l’Unesco jusqu’en 1986, et il a obtenu le prix Renaudot en 1988 pour son roman Hadriana dans tous mes rêves. Jean-Luc Bonniol est anthropologue et historien, professeur émérite à l’université d’Aix-Marseille, spécialiste des sociétés créoles.