« Parfois, le dénuement amène la vie à se dévêtir », écrit superbement Gabrielle Althen. Alors, la nudité regarde la vie. Mais il ne s’agit pas d’un silence du désir. Ni d’un vide. Le vide n’intéresse l’auteur que s’il lui donne un plein plus plein ! La nudité devient le Nu et accepte sa gloire. Le nu vigile est celui qui prend garde et patiente. Le nu vigile est celui qui espère. En partie nés dans le dénuement de l’hôpital, en partie jaillis du bruissement des cigales, ces textes sont comme la chronique de l’épreuve infligée à qui voudrait passer derrière les mots, pour mieux en saisir le mystère et le message. Les mots dans leur jaillissement artésien. Belle méditation, digne et forte, que nous livre Gabrielle Althen, avec l’économie qui caractérise son écriture, où la plus infime vibration s’élargit sans fin, dans l’exil du temps et des mots.