Gaïa, la Déesse-Mère, la Terre-Mère des Anciens, se retrouve douillettement réfugiée dans une décharge, sous la forme d’une clocharde censée se nourrir des déchets de la civilisation voisine, avec comme seules distractions la lecture des magazines au rebut et le passage périodique des éboueurs. Mais l’humus est son élément constitutif ; loin de s’avouer vaincue par la lèpre que lui infligent les humains, immunisée par un passé où la monstruosité, le tragique étaient monnaie courante, dominant les vicissitudes temporelles, elle donne la leçon à un auditoire imaginaire, passant des origines du monde aux menaces d’un présent au bord du cataclysme. Dans un langage fleuri son monologue oscille de la drôlerie au tragique. Rire et réflexion, c’est l’objectif.