Régine Fléchon (née Mascle) naquit en 1902, dans une vieille famille provençale d’agriculteurs et de commerçants. Son père, négociant de classe internationale, mourut aux Armées en 1914. Après de très brillantes études secondaires, et alors qu’elle était une des reines incontestées des fêtes du Félibrige renaissant, elle renonça à des études supérieures pour épouser Étienne Fléchon, élève à l’École des mines de Saint-Étienne, orphelin comme elle, voisin et camarade de tennis. Pendant plus de trente ans, le ménage connut la vie rude et laborieuse des mineurs des Cévennes, les soucis, les servitudes, les responsabilités et les joies propres aux ingénieurs du fond. L’âge de la retraite les ramena dans la maison natale de Châteaurenard-Provence. L’éducation de son fils, les soins donnés à la maison et à la santé des siens, la littérature et la poésie, furent, pour Régine Fléchon, les éléments permanents de sa vie. On voyageait peu à l’époque. Membre sociétaire de la Société des poètes français, une courte maladie l’a emportée en décembre 1985. Elle avait publié un premier recueil de poèmes en 1977, et poursuivait la préparation d’un second ouvrage. Après sa mort, son mari a rassemblé, dans ses notes, ce qui était achevé et ce qui était en cours d’élaboration. D’une nature réservée et pudique, Régine Fléchon n’aurait peut-être pas livré d’elle-même, sans en adoucir la présentation, les sentiments profonds qui agitaient son âme. Il n’appartenait pas à d’autres de faire un choix.