François Soulas déborde le cadre des chemins où il suffit de demander pour obtenir, de tendre la main pour cueillir, d’écouter pour entendre, de regarder pour comprendre. Il les redécouvre en poursuivant, à l’abri du silence, une recherche et une conscience qui sont vraiment siennes, tant par l’originalité de leurs résonances, que par la sincérité de la douleur qu’elles suscitent en lui. Son attention absorbée dans la perception du Réel, il écoute la conscience de l’Être à travers la vie partout présente, soucieux de comprendre les justes valeurs de la souffrance et de l’être humain qui le relient à l’Être extrême, dont la présence en chacun, profondément ressentie, grandit sa volonté de participation et d’intégration jusqu’au désir de s’identifier à cette conscience elle-même. Fidèle à sa devise, le poète ne craint pas d’exprimer l’inexprimable, à travers le nouveau visage que prennent des mots familiers, et il ne doute pas que le vers, le style et la peine pourront l’exprimer lorsque la réalisation intérieure, où le « duel-dualité » des forces qui s’opposent n’existe plus, éliminera d’elle-même les conditions limitées de l’humain. Il faut aimer les « Douze poèmes » de François Soulas, pour tout ce qu’ils réveillent en nous d’insatisfait, de non-triomphant, d’irréalisé ; il faut les aimer pour tout ce que les images acquièrent de pureté, de cristallin et d’omniprésent. Et quittant l’auteur, sa musique vous restera, comme vous restera son amour de l’infini.