Pierre Fougeyrollas appartient à cette génération d’intellectuels qui ont rejoint le parti communiste dans la Résistance et qui lui sont restés fidèles après la Libération, jusqu’à l’invasion de la Hongrie par les chars soviétiques en 1956. Après une période de rejet du marxisme dans ses livres et dans la revue Arguments, il est nommé professeur à l’Université de Dakar et devient un proche de Léopold Senghor. Il professe alors un nationalisme africain radical qui précipite son retour en France au début des années 1970. Professeur à l’université Paris-VII, il redevient marxiste et adhère au groupe trotskiste de l’OCI, convaincu de l’imminence de la révolution prolétarienne mais qui le laisse au demeurant composer une œuvre originale. François George mène ce dialogue comme un chef d’orchestre, tantôt mettant la truculence du personnage en valeur, tantôt soulignant l’épaisseur historique d’une époque où l’on jouait sa vie ou son existence dans ses choix politiques. Pierre Fougeyrollas, philosophe, est professeur honoraire l’université Paris-VII. François George, philosophe, est haut fonctionnaire.