Qui est Abraham ? Un inconnu. Personnage central de la Bible, géant de la mythologie, héros de l’Histoire, il est à la fois immense et lointain. Le voici proche de nous : du fond des âges, il s’adresse à son innombrable progéniture, dans un langage foisonnant et intemporel. Le temps, l’espace, les générations s’entremêlent. Il nous parle de « cet Orient qui n’avait rien de moyen » et dominait le monde civilisé, compris entre l’Euphrate et le Tigre. « J’ai grandi, nous apprend-il, dans cet entre-deux, je suis parti de là, de Babylone. » Replacé ainsi aux confins de ces empires dont l’effervescence n’a pas fini d’agiter le monde, Abraham raconte sa jeunesse et prend, sous la plume alerte et facétieuse d’Éric Nataf, une dimension nouvelle. Père de peuples frères qui s’entre-déchirent, il est, plus que jamais, un patriarche vivant et attentif. Il est une part — la meilleure ? — de nous-mêmes. Éric Nataf est l’auteur d’Autobiographie d’un virus (2004), Le Mal par le mal (2006) et Régime mortel (2008), qui ont été d’immenses succès. Médecin, radiologue, échographiste, il est chargé d’enseignement à l’hôpital Cochin.