Les shérifs ? Ils sont 50 000 à 70 000 « privés » en France ; bientôt plus nombreux que les effectifs de la Police nationale. Détectives et enquêteurs, gardes du corps et maîtres-chiens, agents de sécurité et de gardiennage, vigiles et convoyeurs, videurs et gros bras, nervis et briseurs de grèves. Ils gardent, surveillent, enquêtent, mettent en fiche, posent des systèmes d’écoute et de protection électronique, transportent argent et documents secrets. Parfois, ils arrêtent et séquestrent, brutalisent et passent à tabac. Quelquefois, ils tuent. Dans ces activités sans lois, anciens flics, jeunes nazillons, vieilles barbouzes, mercenaires en déroute, et judokas intérimaires se mêlent à la masse des sans qualification ni signes particuliers. De l’officine douteuse, aux grandes maisons employant des milliers de personnes, ou aux multinationales américaines de la sécurité, qui recrutent jusqu’au frère du Président de la République, les polices de l’ordre privé n’ont qu’un seul client : le patronat.