Il y a au moins deux manières de lire ces pages surprenantes de Jean-Claude Hauc : d’une part, il s’agit d’une reprise en charge de la problématique d’avant-garde, telle qu’elle s’est développée en France ces quinze dernières années ; de l’autre, elles en représentent la parodie et l’épuisement. C’est en fait l’intrication de ces deux intentions — apparemment contradictoires — qui fait tout l’intérêt de ce livre. Et il n’est pas tout à fait surprenant que ce soit l’aspect ironique, plagiaire, dérisoire, picaresque, mi-ubuesque mi-sado-porno, qui l’emporte et qui finisse par convaincre. En effet, on sent chez Hauc, dans la façon dont il agence la « bouffonnerie » textuelle, mais aussi dans son rythme de phrase, la frappe de ses mots, la cassure de son style, une volonté d’aller jusqu’au bout, jusqu’à la limite problématique, angoissante, risible et pathétique de la recherche scriptuaire se tournant sans fin sur elle-même.