Ne cherchez pas ici des exploits de vitesse, des anticipations ni l’indécente ivresse, pourquoi courir plus fort, pourquoi parler plus vite, sur un chemin plus lent je suis et vous invite. Nous avertit Étienne Laire en liminaire de ses « Prémices d’amour ». Poète de cour d’amour, il accorde son luth et chante le baiser, affabulant et moralisant comme le bon Jean de la Fontaine. Mais c’est un poète moderne, et les tableaux qu’il brosse, bien que de toutes les époques, sont de notre époque, tout comme l’audace de son style, souvent badin, sans être cependant jamais grivois, malgré les sujets qu’il effleure. Un recueil à lire au printemps, ou l’été, allongé dans l’herbe, mais qu’on ne saurait déconseiller non plus à la saison des chasses, ou l’hiver, au coin du feu, à qui veut se remémorer les plaisirs de la nature et de l’amour.