On ne se lasse pas de lire le long poème-fleuve que nous offre Magdalena Pascale sous le titre de « Éternel pèlerin » et, l’ayant lu, on est tenté de le relire. Poème-drame, poème-roman et cependant, et avant tout, poème, «Éternel pèlerin » est comme un arbre de haute futaie qui aurait trop de feuilles, trop de fleurs, trop de fruits, selon la saison, et dont on ne se déciderait à couper, on ne voudrait perdre aucun. Le poème, tour à tour, naît des images qui le composent et sa ligne se perd dans leur foisonnement. Il se présente comme un film, qui rendrait - sans la transposer - la vision exacte du poète. Magdalena Pascale use de toutes les amplitudes du rythme, et celui-ci colle fidèlement tant aux images qu’au développement de sa pensée. C’est la grande aventure de l’esprit humain qu’elle évoque, dans son ascension vers les sphères, sa lutte pour se libérer de l’emprise de la matière, jusqu’à ce qu’enfin : Éternel pèlerin en quête des profondes rives secrètes libres de liens, je vais, poète prisonnier du seul cœur de Dieu.