« Ce qui me plaît, dans les poèmes de Paule Laborie, c’est que tout y est vrai. » Ainsi débute la préface de Jean Rousselot pour ce recueil. Oui, vérité au niveau des souvenirs, dont la lancinance, sans cesse révisée par la mémoire, préoccupe ; amertume devant les jours trop vite enfuis ; remords bref, en quelque sorte, d’avoir trop peu joui de sa liberté, suicide d’un enfant ; horreur devant la mort (le poignant poème « Faillite ») ; récupération violente d’une romance (« Rêve ») ; ode au « Désir fourbu » ; un très sensible salut au « Mort bien-aimé ». Toute une vie est là, celle d’hier, et celle de demain aussi, même si le questionnement se fait plus âpre, la volonté de vivre un peu hagarde. Diversité des thèmes et des rythmes, économie verbale, force des grandes images qui illuminent la page, émotions crues, sont les caractéristiques du Lierre du silence.