Professeur de l’enseignement secondaire et supérieur (Sénégal, Côte d’Ivoire, France), Claire Céa a abandonné la fonction enseignante pour la vie paysanne. Elle participe, dans le Gard, à une expérience de culture biologique. Nous avons publié d’elle, en 1957 et 1959, deux recueils de poèmes : « Épreuves », qui obtint le prix J.-M. Dargaud et « L’aube inévitable », qui furent suivis, au CNAF de Toulouse, en 1963, par « Îles aimantées ». « Transhumer » est donc son quatrième recueil de poèmes. Mais Claire Céa est aussi l’exceptionnelle traductrice de Machado, Vallejo (« Espagne, éloigne de moi ce calice », à nos éditions) et Paz (Collection « Poètes d’aujourd’hui », chez Pierre Seghers). Or, si l’on ne peut parler d’influence à propos de son œuvre personnelle, au moins peut-on légitimement parler de parenté. Car Claire Céa n’a jamais traduit que ceux avec qui elle se sentait en communion. Il y a dans son œuvre « la clairvoyance dans l’amour » de Machado, la « ferveur » de Vallejo, le « sens de la magie » de Paz, à quoi s’ajoutent son humour très particulier, autant grinçant que désinvolte, et un sens aigu du fraternel et de l’humain, qui font de ces poèmes un mélange à la fois détonnant et tendre.