La thématique de Solange Babeuf, qui pouvait l’enfermer, convulsive et cyclique, après ses deux premiers recueils, s’est au contraire ouverte à l’appel — lointain sans doute, mais perceptible — de la « sérénité » non « crispée ». C’est là l’évolution d’une intelligence sensible. Dès ses débuts publiés, il était évident que Solange Babeuf évoluait à l’aise parmi les écritures contemporaines, sans céder à un mode particulier, encore moins à la mode. Elle nous apparaît plus libre aujourd’hui en ses parcours, et pourtant avec une subtilité accrue, qu’il s’agisse de caresser le dessein des vides, ou de tenir le diamant découpant la nuit. Sa vision du monde, toujours forte et originale, fait jaillir d’éclairants raccourcis, même parmi les ombres en mal de mémoire. Belle hardiesse, en vérité, où l’exigence spirituelle est à l’œuvre. Les nombreuses références à Gœthe retiennent l’attention : exigence de beauté formelle également, pour mieux approcher le secret. Solange Babeuf doit se souvenir qu’Hermès est le frère d’Apollon.