« L’Église servante », c’est une expression que l’on a souvent entendue depuis le Concile Vatican II. « Aucune ambition terrestre ne la pousse ; elle ne vise qu’un seul but : continuer... l’œuvre du Christ, venu dans le monde pour rendre témoignage à la Vérité, pour sauver non pour condamner, pour servir non pour être servi » (Constitution Lumen gentium). À partir de cette notion de service, Yvon Bodin et Jean Pihan convient les religieuses à réfléchir sur le spécifique de leur fonction dans l’Église. Après un regard prolongé sur l’Église et sur le monde, et sur la nature de l’aide que l’Église offre aujourd’hui au monde, la lumière des textes conciliaires est projetée sur « l’état religieux ». Quittant tout pour n’être que des « permanents » du service de Dieu, de l’Église et des hommes, c’est à travers toutes les réalités humaines, dans un monde qui est celui d’aujourd’hui... et non d’hier, que les religieux et les religieuses ont à donner leur témoignage. Ils sont « les témoins de l’absolu de Dieu ». Ne serait-ce pas là leur spécifique ? Mais à quelles conditions peuvent-ils, peuvent-elles, rendre aux hommes ce service et prétendre en vérité à être tout simplement « signes de Dieu dans le monde » ?