Débute par un drame ; un hurlement jumelé ; affrontement des pneus sur l’asphalte, sous l’impulsion des freins. Son mat d’une chute. Sur la chaussée, angles insolites d’un pantin désarticulé... Le destin s’est toujours joué de Mylouse, l’accidentée... Une passante la reconnaît, qui se trouvait derrière l’Antillaise à une agence de voyage. Celle-ci a demandé un billet d’avion pour Fort-de-France, confiant à la caissière qu’elle attend ce moment depuis quarante-six ans... Il y a de cela quelques minutes à peine... Mais un badaud a volé le sac de la blessée... Pour le moment, on ne saura rien de plus à son sujet. On l’emporte, inanimée, à l’hôpital... Là, un policier a l’idée de faire d’elle deux photos et de les montrer à la télé, en priant quiconque la reconnaîtrait de venir l’identifier. Un vieillard sursaute à sa vue. En dépit des années, le peintre - qui garde du reste son portrait - n’a pas oublié son éphémère fiancée, en dépit de sa disparition mystérieuse. Comment se douterait-il qu’un raciste a fait fuir la ravissante Quarteronne, lui démontrant presque que le « béké-France » ne l’épousera pas... Roland, pour la retrouver, s’est lié à des Martiniquais, qui commencent à affluer dans le Paris de 1930 : un musicien, très doué, arrivé à l’aube du siècle, refoulé du Conservatoire par un professeur négrophobe... une tenancière de bordel, que des circonstances terribles ont conduite à la prostitution, Charlot, un Chabin d’une étrange beauté, qui venge les humiliations des siens d’une curieuse façon... L’artiste prend ainsi mieux conscience des questions raciales... Il rencontre, certes aussi, des Antillais qui jouissent d’une réussite, souvent acquise de haute lutte... Mais ses recherches n’aboutissent pas... Ému à l’idée de cette rencontre, au bout de près d’un demi-siècle, il se promet de se rendre à l’hôpital dès le lendemain, au petit jour... Bien d’autres téléspectateurs ont aussi reconnu Mylouse, rencontrée à différentes périodes de sa vie, dont le père de sa fille... Chacun d’eux, a son tour de pensée et son style propre, en évoquant la jeune fille, puis la femme... De son côté, la blessée est sortie du coma et revit ses souvenirs d'enfance, au Gros-Morne, puis à Fort-de-France, la tragédie de sa famille, les récits de ses parents concernant la Catastrophe, ceux de sa grand-mère, petite-fille d’esclaves... C’est donc, à travers plusieurs êtres, que le passé de Mylouse est retracé aux lecteurs. Que se produira-t-il au lendemain de l’accident ? Après une vie tissée de déboires et de joies rares et brèves, retrouvera-t-elle le bonheur ? Reverra-t-elle la Martinique ? Le suspense dure jusqu’aux dernières pages...