Ils sont connus, reconnus, adulés, riches, propriétaires de yachts, de Rolls, de châteaux. Ils sont aimés des femmes, jalousés par les hommes. Ils sont auréolés de gloire. Il semble que personne, ni rien, ne pourrait les atteindre. Or, tous ont connu la misère. Marcello Mastroianni était habillé de guenilles, Enrico Macias jouait au ballon avec une boîte de conserve dans les rues de Constantine, Franck Sinatra était un voleur de bicyclettes, Aznavour n’avait pas les moyens d’acheter une paire de chaussures, Richard Burton était mineur au Pays de Galles, Gérard Depardieu, fils de tôlier, était un blouson noir, Georges Brassens, fils de ramoneur, était manœuvre chez Renault, Jean Gabin, le traîne-champs, aurait dû être chauffeur de locomotives, Jean Marais était un cancre, et un menteur. Claude François dormait sur le sol et ne pouvait même pas acheter un bout de pain. Tous ont joué des coudes pour sortir du temps des vaches maigres. Cruelles et douces vaches maigres, dont ils ont osé parler avec les mots de leur enfance.