La Villedieu, mon ami, le 20 mars 1976, au début de ce siècle, au pays de Théodore Blachard — ton paysan phallocrate, « Rouge » d’idée, et démesurément doté en sexe — on croupit dans les haines, les désirs... Le pauvre ventre de la Terre n’est pas regardant à qui sait le prendre. Les misères de Théodore ? D’abord le dépucelage sacré (la Vierge, première « fumelle » du monde) et la puissante rencontre de l’étalon et de la jument, force de l’un, abandon de l’autre. Mais surtout la chance des « Blancs » qui croient en Dieu, et sa malchance à lui. Où va donc notre République ? Comme un voyant, un prophète, La Villedieu, tu nous racontes une terre ancienne : la vigne qui a « la foira » (le phylloxéra), les mythes sociaux qui aveuglent le peuple. Les chiens. Le tabac. Et le malheur : Théodore Blachard qui perd son royaume pour un coup de dent de cheval. « Je suis un paysan », m’as-tu dit, comme une profession de foi. C’est peut-être vrai. Homme La Villedieu, tu es un agneau pour les hommes... Mais la malice que l’on devine dans ton œuvre nous fait aisément imaginer ce « paysan » libre laboureur de sillons purs, fossoyeur de mythes fangeux. Et gare à la récolte ! Aujourd’hui, il pleut, c’est vrai, mais tu n’es plus le seul à ronger ton frein.