Qu’est-ce qui pousse un bonhomme à passer 25 ans de sa vie dans l’esclavage d’un genre ingrat, au service des poètes, alors que toutes ces heures dérobées auraient pu être employées à l’édification, à la fortification d’une œuvre personnelle ? Voilà une question fondamentale à laquelle je n’ai jamais su répondre, d’où peut-être mon intérêt pour l’homme Dauby ! [...] Le côté militant de Jean, sa conception de l’homme, du poète, avec un certain nombre de valeurs essentielles qui font tant défaut à notre société en cette fin de siècle, où chacun tente de retrouver ses repères : l’écoute, la tolérance, l’acceptation de l’autre, le sens de la parole offerte et cette amitié énorme, en perpétuelle gestation (qui revient dans toutes les bouches et sous toutes les plumes de ceux qui connaissent Jean et Gisèle). Enfin, sa poésie et son regard sur la poésie, qui met en avant la lisibilité et la communication entre les hommes. Le langage, qui va au-delà du langage, point de convergence du verbe et de l’action pour changer la vie, la rendre plus humaine. (Extrait de la préface).