Mourir, un acte de vie

Les Pays-Bas ont la plus longue pratique légale de l'euthanasie. Mais comment se déroule cette pratique dans le réalité quotidienne ? Que signifie-t-elle pour les Néerlandais qui choisissent de terminer leur vie de cette façon ? Comment cheminent-ils vers cette fin ? Comment les médecins qui pratiquent l'euthanasie dans ce pays assument-ils leur rôle et les responsabilités que leur confie la loi ? C'est ce qu'a voulu savoir l'anthropologue médicale et interrogé des patients en phase terminale, leur proches et leurs médecins à Amsterdam et dans de petites localités environnantes.Elle nous livre ici les résultats souvent inattendus de sa recherche. L'étude de Frances Norwood est fascinante à maints égards : elle explique les assises culturelles et historiques de la pratique néerlandaise de l'euthanasie, elle compare la situation diamétralement opposée des patients en fin de vie aux Pays-Bas et aux États-Unis, rappelle les grands traits des deux systèmes de santé dans lesquels s'insèrent les pratiques de l'euthanasie aux Pays-Bas et du suicide assisté en Oregon. Elle introduit aussi le concept de « mort social » : avant même son décès physique, le mourant perd ce qui fait de lui un individu autonome, participant actif dans son milieu, avec lequel il n'interagit plus.Plus encore, elle nous livre les témoignages touchants de personnes en fin de vie et de leurs proches par de larges extraits des entrevues qu'elle à menées (en néerlandais) auprès d'elles. Elle y joint même le témoignage de sa propre mère, qu'elle a accompagnée dans son agonie de cancéreuse. Frances Norwood relate sa propre expérience d'accomapgnement avec une candeur et une humanité que l'on retoruve rarement dans les ouvrages scientifiques.