Suzanne Lenglen, la plus grande joueuse de tennis de tous les temps, devint championne du monde à la veille de la Première Guerre mondiale, alors qu’elle avait à peine quinze ans. Elle ne perdit pas un seul match de 1919 à 1926. Plus admirée que Sarah Bernhardt, plus désirée que Joséphine Baker, plus élégante qu’Anna Pavlova, elle fut sans aucun doute, entre 1920 et 1927, le personnage féminin le plus connu en Europe. Pendant cette période de l’entre-deux guerres, où le tennis devait cesser peu à peu d’être un divertissement aristocratique d’amateurs riches - et souvent snobs - un jeu auquel les femmes participaient en jupes longues et gants de chevreau blanc, elle fut la première à s’entraîner et à jouer “comme un homme”. Elle fut également, dès 1926, la première sportive professionnelle de l’Histoire. Raconter Suzanne Lenglen, c’est faire le récit de la vie d’une femme qui, vouée au tennis dès l’âge de onze ans, vécut entièrement pour et dans ce monde de la compétition et de la gloire. Une star capricieuse, pour qui, dans toute l’Europe, se déplaçaient les princes et les rois.