Ce livre situe l’écriture de Céline dans ses deux premiers romans, par rapport au code du langage « populaire », tel qu’il peut être défini à travers les œuvres de ses contemporains (Barbusse, Dabit, Peisson, Lemonnier, Thérive, Ramuz, Poulaille...). Il montre comment Céline utilise, certes, ce code, auquel il ne peut complètement échapper, mais fort peu et en l’adaptant. L’essentiel est ailleurs, dans la transposition du parlé dans l’écrit. L’accent est donc mis sur les procédés grâce auxquels, à travers le lexique, la morphosyntaxe, la syntaxe, l’énonciation, la narration, Céline a une certaine « façon de forcer les phrases à sortir légèrement de leur signification habituelle, de les sortir des gonds pour ainsi dire, les déplacer [...]. Mais, très légèrement ! Oh ! très légèrement ! » C’est une ambiguïté constante et présente à tous les niveaux qui fonde le style célinien.