Sully est un de ces noms qui parlent à tous et cela, grâce à un seul homme, le ministre d’Henri IV. « Les labourage et pastourage sont les deux mamelles de la France. » Fortune des mots ! Quel est l’enfant de France qui l’ignore ? Cependant, avant qu’en 1602 Maximilien de Béthune, marquis de Rosny, achète le château et la terre de Sully, pour y voir attacher le titre de duc et pair que son souverain va lui conférer, il y a — depuis les Mérovingiens — trois familles, toutes alliées, qui portent le nom. En trois cents ans, les petits hobereaux, vassaux du comte de Sancerre, et dont l’origine se perd probablement dans le flux et le reflux des invasions normandes, deviennent de grands seigneurs de la Cour de France. La famille des Trémoille est au début de sa fortune, lorsqu’au XIVe siècle elle devient la troisième lignée des sires de Sully. Après le Surintendant des finances d’Henri IV, se succèdent neuf ducs de Sully, puis le nom est relevé par la famille qui a possédé le château jusqu’à la seconde moitié du XXe siècle. Pour quelle raison tant d’histoire et tant de gloire autour de ce château fort qui se dresse au bord de la Loire ? C’est que Sully est un lieu privilégié.