Son enfance indépendante et sauvage se prolongeait. Elle grandissait, n'imaginant rien de plus beau que l'existence qui lui était faite dans le décor du vieux manoir, ses meubles, ses bibelots, son portail, son puits fleuri, et le grandiose spectacle que lui offrait une nature généreuse. Certes, des affections emplissaient son cœur. Elle chérissait ardemment celui qui l'avait recueillie, orpheline de huit ans ! et Mac'harite, dont les soins lui étaient précieux ; mais l'amour, l'amour qui, déjà, asservissait Yanneck, ne la touchait pas encore. Pour elle, tout était jeux et rêves.