Magie de la forêt vierge

Toujours, c'était la brume, une brume grise et bleue, dans laquelle, comme un énorme nuage, la forêt vierge, semblant plus proche, s'amoncelait. Quelques cases rondes, au toit pointu, les premières du village, les seules que le brouillard ne cachait pas, champignonnaient et, près du sol, au pied de la forêt, s'écrasaient. Chaque matin ramenait la même fraîcheur humide, et aussi les mêmes bruits : les grillons de la nuit, qui se taisent un à un, les cigales et les sauterelles qui s'éveillent une à une, le kolikoli qui jette, ponctuel, ses notes limpides et gaies et puis, au milieu de tout cela, la petite Seï qui m'apporte mon lait...