Au mur, plusieurs tableaux : paysages du cru sans doute, et trois portraits d'assez belle venue, révélant le pinceau d'un artiste. Mais, chose curieuse : trois portraits de la même jolie jeune fille ou jeune femme, parée du même ruban de velours drapé et roulé parmi les boucles brunes, légèrement touchées d'or fauve... Mêmes francs yeux couleur de châtaigne sous les minces sourcils noirs arqués. Bouche à demi déclose par un sourire d'enfant. Seule le ruban variait : ici, cerise ; là, émeraude ; le dernier, orange, couleur de feu. Le long cou mince émergeait d'une robe de taffetas framboise, décolletée en rond sous une collerette de précieuse dentelle d'argent. Le médaillon-broche, rond, cerclé d'or et de perles fines, très caractéristique — comme la toilette et la coiffure — évoquait invinciblement le Premier Empire, peut-être le Consulat... une aïeule, probablement, cette jeune femme, trisaïeule même sans doute, des propriétaires de Maison-Rose.