Temps de l’adolescence : les voies tracées se perdent, les voix s’effraient parfois, de révéler à elles seules les tumultes des corps : ainsi Benjamin, la haute-contre, s’émeut à caresser sa sœur, la folle. L’inceste, n’est dès lors — pour eux — qu’un amour jumeau, que la recherche, pour chacun, de ce double dont il est à jamais privé. Et lorsque les lèvres rejoignent les lèvres, pour le baiser interdit, l’exil se termine mais l’autre devient reflet et s’éloigne jusqu’aux abîmes. Le jeu se joue, de vie et de mort, respecte les règles du récit originel, ou du sacré, ou du mythe. Autour de Benjamin et de la folle, gravitent des personnages — proches ou lointains — entraînés par la Roue de Fortune, tandis qu’une récitante, semblable à la Papesse, regarde et sait. Et cela, entre une maison sur la plage et la mer. Et cela,tandis que le phare, la nuit, redistribue les lumières et les ombres.