Les deux hommes s'arrêtèrent. Un pas, des chants derrière eux. Un groupe passa : hommes en bras de chemise, femmes en salopettes, quelques adolescents aux yeux lumineux et rieurs. Tous portaient le foulard des brigades internationales avec, à la pointe des nœuds, un petit pavillon cousu aux couleurs de leur pays d'origine. Des gardes mobiles les encadraient. On reconduisait vers l'Espagne ces fuyards de l'armée républicaine, qui avaient clandestinement franchi la frontière. Nous reviendrons ! crièrent-ils. Ce fut le dimanche soir que les choses prirent, avec un air grave, leur développement fatal.