Un travail d’historien local peut avoir un aspect un peu moisi — ou jauni — car on bronze difficilement dans les salles d’archives. Dans toute la France, des milliers d’érudits locaux, peu soucieux de la célébrité, se lancent avec passion dans la sauvegarde de la mémoire collective de leur petit coin. Avec patience — et souvent beaucoup de talent — ils ont lentement équarri ces pierres brutes, dont l’ensemble à plus grande échelle constitue un patrimoine national. C’est ici que le travail de Jean Dalba prend sa véritable dimension, car il n’est pas un historien local. Il ne veut pas de cette appellation, et il a raison. Dans l’orchestre des érudits locaux, il a sa partition à lui, qui vient de sa formation de caricaturiste, c’est-à-dire de celui qui sait aller à l’essentiel, de journaliste qui sait raconter, et de poète qui sait aimer.