Pendant des siècles, sous les coups et les huées, de lentes processions de forçats — chargés de chaînes — ont traversé le pays pour rejoindre, à Marseille, les galères du roi. Là-bas, après avoir été marqués au fer rouge des lettres d’infamie, les misérables allaient entrer dans un monde de désespérance, l’enfer des galériens. Petits voleurs, pauvres bougres, ou criminels endurcis, attachés jour et nuit à leur banc, dévorés par la vermine, cinglés par le fouet des argousins, les condamnés devaient ramer jusqu’aux limites de leurs forces, jusqu’à l’épuisement, jusqu’à la mort. Terrifiant univers que celui de la galère, mélange de crasse, de misère, de sueur, de vin, de goudron, de suif, d’effluves, et de miasmes indéfinissables. Ni la brise du large, ni les paquets de mer qui balayaient le pont, n’arrivaient à débarrasser le navire de cette puanteur qui montait de la chiourme, véritable bétail humain. Voici, dans son impitoyable réalité, l’histoire — authentique et fascinante — des galériens et des galères. Formidablement documentée, richement illustrée, elle ne laisse rien dans l’ombre. Cruelle et passionnante, elle fait revivre l’extraordinaire aventure de ces navires de guerre, qui écumaient la Méditerranée, à la force des bras de leurs rameurs maudits.