Un vieil original, habitant un manoir battu par les flots, un commissaire de police, exilé pour incapacité notoire dans ce coin perdu de Bretagne, un distingué major anglais, qui sillonne la lande dans sa MG rouge, une rousse du tonnerre, deux brunes pas mal du tout, et surtout une fiancée suédoise aussi portée sur la jalousie que sur le gin : tout semblait promettre à Jacques Dupont-Crockbin des vacances fort distrayantes. C’était oublier l’avidité démentielle des trusts pétroliers. Pour eux, à côté d’un tas de dollars, que pèse la vie de quelques centaines de marins français ? Le poids d’une bulle. Et encore ! Jacques Dupont-Crockbin n’est pas de cet avis, et les ennuis commencent pour lui par un bain forcé dans l’océan, plutôt glacial en cette saison de tempêtes ! Mais ce n’est qu’un petit incident, comparé au cirque qui se déclenche aussitôt sur la lande déserte : coups de mains, enlèvements, attaques à la grenade. « Bevet Breizh ! » (« Vive la Bretagne ! ») hurlent les marins en montant à l’abordage, et Jacques crie lui aussi car, vraiment, les Bretons sont des types formidables, quoi qu’en disent les imbéciles.