Jacques Delors est-il un alibi, ou une assurance contre la radicalisation ? Telle est la question posée dans l’establishment. Le ministre de l’Économie et des Finances a obtenu « la pause », mais le Président de la République ne le fit pas successeur de M. Mauroy, ce qui eût donné la crédibilité politique nécessaire à la « révision » de juin 1982. Le parti dominant n’est que « globalement satisfait ». On y murmure que le « délorisme » débouche sur la « Gauche américaine ». Au contraire, les « modérés » redoutent qu’à « la pause » succède « la radicalisation », une nouvelle avancée sociale... Sans le régime présidentiel, et sans l’énarchie de gauche, « l’alternance » eût été catastrophique. Telle est l’opinion d’Albert Lebacqz qui, comme chaque année, relate ses entretiens et dévoile la face officieuse des choses. De « l’histoire immédiate », et une contribution précieuse pour les historiens de demain. Journaliste et analyste politique, Albert Lebacqz dirige l’Agence républicaine d’information. Il collabore à diverses publications et rédige, notamment, la chronique politique mensuelle de « La revue des deux mondes ».