Pierre Cazier, né en 1936, est professeur de latinité tardive à l’Université d’Artois. Après des études de lettres classiques à l’Université de Lille jusqu’à l’Agrégation, il a soutenu — en 1984, à Paris IV — une thèse d’État sur l’œuvre théologique et politique d’Isidore de Séville, au début du VIIe siècle. Il propose ici un ouvrage destiné à un large public, qui reprend les grandes lignes d’un enseignement donné depuis de nombreuses années à Lille III, et à Arras. Il s’agit de présenter, à un public cultivé, mais non spécialiste, l’essentiel du message biblique dans la perspective de l’Histoire des religions, qui considère les croyances de façon objective, en les situant dans leur contexte historique et sociologique. Le thème qui a été retenu ici, est celui de la souffrance de l’homme et, particulièrement, de l’homme innocent. La Bible, dès ses premières pages, présente le récit de la faute originelle comme la cause des malheurs de l’humanité, dans un monde qui avait pourtant été créé pour le bonheur des hommes. Mais elle contient aussi, dans le livre de Job, une des plus belles protestations d’un juste devant un Dieu qui l’accable sans qu’il ait commis de faute. Ce Cri de Job sert ainsi de pivot autour duquel vont se présenter les grandes questions qui se posent à l’homme. Le monde est-il fait pour lui, ou pour les dieux ? La place de la femme à ses côtés est-elle un châtiment, ou une bénédiction ? Les souffrances qu’il subit sont-elles le châtiment d’une faute commise, une malédiction des dieux injustes, le fait des lois de la nature, ou du simple hasard ? L’interrogation commence avec la littérature mésopotamienne, et se poursuit avec la Bible, qui se situe dans la continuité historique de celle-ci. Par comparaison, la mythologie grecque sert de contrepoint, avant l’exploration, toujours sur les mêmes thèmes, des grandes périodes de la littérature française. La méthode suivie fait appel à de très longues citations de textes, traduits de la façon la plus lisible possible et brièvement commentés, sans érudition superflue, à mi-chemin entre la simple anthologie et une synthèse plus générale, laissant au lecteur le plaisir de la relecture et de la découverte personnelle.