D’une part, une explosion de connaissances scientifiques et technologiques, d’autre part — les sondages le montrent — la réserve, voire la défiance d’une partie croissante de la population à l’égard d’un processus auquel elle se sent étrangère : René Le Guen n’hésite pas à désigner l’écart qui se creuse comme une impasse pour la civilisation. Car l’arrivée des nouvelles technologies, modifie les rapports de l’homme à son environnement, déplace les repères culturels hors desquels aucune vie humaine n’est possible. Dans cette situation, les mesures prises — avec le souci de préserver l’ordre social inégalitaire du capitalisme — ne font qu’aggraver les choses. Ainsi en est-il des États généraux de la culture scientifique et technique, convoqués par le gouvernement en cette fin d’année 1989. Une révolution des savoirs, dont René le Guen étudie les principales dimensions, est à l’ordre du jour : diffusion généralisée de la culture scientifique et technique, construction d’une éthique scientifique et développement de la démocratie. À défaut, la société, se scindant en « une avant-garde perdue et une arrière-garde traînante », verrait lui échapper le contrôle de son propre développement.