Philippe Spaey, Docteur en sciences politiques et sociales de l'Université de Louvain. Professeur de sociologie politique et chef du département de science politique à la Faculté des sciences sociales de l'Université Catholique du Pérou (1965-1968), puis boursier du Fonds national de la recherche scientifique (Belgique).Dans la société péruvienne contemporaine, la domination de l'oligarchie a fait place à un système où l'élite économique se différencie nettement des dirigeants politiques, issus pour la plupart de la classe moyenne. Toutefois, ces changements réels n'ont pas modifié fondamentalement la société péruvienne. En effet, la répartition du pouvoir et de la richesse demeure très inégale et un accord tacite semble exister entre l'oligarchie et les dirigeants de la classe moyenne pour écarter les masses rurales du pouvoir et les priver ainsi du moyen de satisfaire leurs revendications les plus légitimes. En d'autres termes, l'élite politique n'a pas rempli sa mission essentielle qui est de diriger le développement du Pérou et cet échec a permis aux Forces Armées d'investir le pouvoir en octobre 1968.
