De La Baule à Villefranche, peu à peu, se noue le drame qui doit opposer Alain de Vercelles, sa fiancée Annie, et le trop beau marquis d’Ucelli, au pouvoir ensorcelant. Le dénouement, si imprévu, surviendra en Corse. Non cette Corse civilisée que fréquentent les touristes, mais celle, encore fruste et sauvage, où sont conservées les traditions, parmi lesquelles la fameuse “vendetta” sévit encore, bien que sous des formes plus modernes et surprenantes qu’au temps de Matteo Falcone. Emportée dans un tourbillon de passion, de doute, de révolte, mais aussi de pitié pour le trop faible Alain, Annie Berthier y perd son cœur — et presque la raison — sans pouvoir comprendre de quels jeux affreux elle est l’enjeu, ni quelle rancune elle doit apaiser par son holocauste. Bien peu de lecteurs le comprendront avant elle, quoique cheminant à son côté sur le chemin de ce roman passionné, et plein de couleurs et de rebondissements. Heureusement pour les héros de ce drame, un bon ange veille sur eux, sous les auspices de la frivole Laurette — aussi généreuse, sous sa légèreté apparente — qu’elle eût paru insouciante dans les circonstances banales de la vie. Peut-être, grâce à elle, sera sauvé de la catastrophe finale ce qui pouvait en être sauvé.