Tout homme qui réfléchit ne peut manquer de s’interroger, un jour, sur son origine, sa nature, sa destinée. Sur de telles questions, la paléontologie humaine s’efforce d’apporter quelque lumière. Les réponses qu’elle donne restent forcément provisoires, à cause des découvertes qui surgissent presque chaque jour. Cette science dessine néanmoins, dans ses grandes lignes, d’une manière qui nous paraît assurée, les conditions de genèse et de développement du phénomène humain. Par nombre de traits, l’homme reste enraciné dans l’animalité. Pendant longtemps, nous ne voyons — sur la lignée dont il est le terme — qu’une ébauche, qu’une promesse d’homme, et même quand l’être que nous pouvons considérer comme un homme authentique, apparaît, il est inachevé. Mais alors, le mouvement évolutif change de sens. Dans le monde infrahumain, il se déroulait d’une manière inconsciente. Avec l’homme, de l’ère d’une évolution se déroulant comme par inertie, nous entrons dans l’ère de l’évolution consciente d’elle-même. L’homme coopère à son propre achèvement. Jusqu’où le conduira-t-il ?