De l'idée à sa réalisation, le passage obligé est celui de l'homme. Édouard Boeglin a été celui-là, pressenti parce que pleinement journaliste - c'est-à-dire enquêteur autant qu'écrivain de l'immédiat - et parce que passionné d'Histoire. D'une Histoire qu'il envisage - dans ses articles comme dans ses livres - comme un acte citoyen, s'intéressant surtout à ces moments d'exception, où les peuples investissent un projet aussi fort, sans doute, que l'idée platonicienne : la démocratie.Le projet « d'alimenter l'agenda » lui convenait. Il s'en empara, et se lança dans ce travail d'investigation où se rejoignent, lorsqu'il y a similitude de curiosité et de rigueur, la morale du journaliste et celle de l'historien. Les documents de toutes sortes : livres, plaquettes, journaux, bien sûr…, tant français qu'allemands, connus ou tout juste dénichés, ont été son terrain d'aventure, d'où il a rapporté ses « correspondances de guerre ». Des visites, des entretiens, des confrontations ont donné de la chair à ce qui n'est pas une saga de plus mais un témoignage.Jean-Marie Haeffelé