Theodor Reik (1888-1969) naît en Bohême, dans une famille cultivée de la petite bourgeoisie. Docteur en philosophie, il rencontre Freud à 22 ans, devient psychanalyste, et reste jusqu’à sa mort fidèle à son maître, tout en lui exprimant parfois franchement ses critiques. Freud lui manifeste une grande estime. Reik vit dans la « Vienne fin de siècle », où il rencontre Gustav Mahler, Arthur Schnitzler et bien d’autres écrivains et artistes. Le nazisme le contraint à s’expatrier, d’abord en Hollande, puis aux États-Unis. Psychanalyste « laïque », c’est-à-dire non-médecin, il ne fut pas admis comme membre titulaire de la Société psychanalytique de New York. Il fonda la National psychological Association for Psychoanalysis, qui attira bien des jeunes chercheurs. Les principaux centres d’intérêt de Reik furent, parallèlement à la psychanalyse clinique : la philosophie, la littérature et la musique. Son œuvre, composée de 17 ouvrages et d’une centaine de communications, va de sa thèse sur "La tentation de Saint-Antoine" de Flaubert, à des études sur le mythe d’Ève, les rites religieux, Maupassant, Anatole France, le Masochisme, etc... Trop longtemps méconnu, il est temps de rendre à son œuvre passionnante la place qu’elle mérite.