Un des intérêts principaux de la théorie des catastrophes est, sans doute, d’établir un pont scientifiquement fondé entre les sciences exactes et les sciences humaines. Ses modèles possèdent un contenu à la fois géométrico-dynamique et morphologique, au sens structuraliste du terme. Il est donc naturel de les appliquer à des phénomènes relevant, à la fois, d’explications réductionnistes (par exemple neurophysiologiques) et d’explications structurales (par exemple linguistiques). Tel est le cas des phénomènes phonétiques — dits de perception catégorielle — à travers lesquels le traitement perceptif des sons du langage opère la discrétisation d’un flux audio-acoustique continu. Par l’usage de la méthodologie et des modèles catastrophistes, l’ouvrage se propose d’unifier les conceptualités - jusqu’ici en conflit - de la phonétique psychophysique et de la phonologie structurale, cette dernière ayant servi de paradigme au structuralisme linguistique en général.