Paul Reboux a voulu prouver que ses livres d’histoire romancée étaient pourtant de l’Histoire. Celui-ci est accompagné de savantes références scientifiques. Mais l’œuvre ne perd rien pour cela de sa couleur, de ses audaces, de son ampleur et de sa puissance pathétique. Quelle magnifique aventure que celle de cette petite saltimbanque ! Fille d’une mère trop complaisante, elle avait été d’abord contrainte aux plus humiliantes obligations mais, après avoir fait les métiers les plus dégradants, après qu’elle eût goûté à toutes les amours, sensuelles ou sentimentales, la voilà devenue impératrice d’Orient ! Elle règne sur vingt peuples ! Elle fait élire le Pape qui lui plaît ! On se prosterne devant elle, comme devant une idole ! Son intelligence, sa fermeté, la sûreté de ses vues, son génie politique, la font respecter par tous. Ses vertus, et sa fidélité à Justinien, la font vénérer comme une sainte... Des soixante volumes composés par Paul Reboux, voici le plus puissant, le plus complet, le plus assuré de passionner tous les lecteurs et toutes les lectrices. C’est une évocation magistrale de l’époque byzantine. On y voit aux prises de pieux hérétiques et de féroces orthodoxes, des eunuques qui trament des complots, des militaires prévaricateurs, des financiers torturés en punition de leur cupidité, des philosophes mondains aux mœurs équivoques, des ascètes du désert. Ce ne sont que sournoises intrigues ou rixes effroyables. Cette période byzantine n’a jamais été décrite avec autant de fougue. Tout cela, dans un décor de mosaïques, de porphyre, de marbres, d’argent, d’or, dans un ruissellement de pierreries, parmi des vapeurs d’encens, des orgies et des processions. En ces pages magistrales, ressuscite cet empire d’Orient trop vaste, fragile et tenace, dernier brise-lame du monde antique, que le raz-de-marée de la barbarie allait submerger.